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Substances radioactives, métaux lourds, résidus d’explosifs, les pollutions potentielles sont nombreuses sur le site du fort de Vaujours. 

 

Elles résultent de son histoire et de ses différents usages : du bâtiment à vocation défensive au site d’essais militaires tenu par le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA).

Pollutions et contradictions

Pendant quarante-deux ans, le fort de Vaujours a servi à réaliser des expérimentations pour mettre au point les détonateurs des bombes atomiques de l’armée française. Des essais ont été effectués dans des abris souterrains (appelés aussi casemates) et à l’air libre. De l’uranium, du plomb et d’autres substances radioactives ont été utilisés par le CEA.


Aujourd’hui, c’est la présence de cet uranium dans les sols et les murs qui suscite le plus d’interrogations. Quelle quantité en reste-t-il ? A quelles mesures de radioactivité se fier ? Les opérations de décontamination ont-elles été suffisantes ?


Un rapport de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) confirme, suite à des mesures effectuées le 25 février 2014, qu’un endroit - le point CEA1 - est contaminé au sein du fort. Son taux de radiation alpha-bêta-gamma est 70 fois supérieur à la normale.

Cette commission de suivi est composée de nombreux acteurs  : parlementaires locaux, sous-préfets, conseillers généraux, maires, associations, etc. Mais certaines associations, notamment les plus actives sur le sujet, n’en font pas partie. Les Abbesses de Gagny-Chelles, membre du collectif Sauvons la Dhuis, est ainsi mise de côté.


Christophe Nédélec, président de l’association Les Abbesses de Gagny-Chelles, dénonce également l’absence de la CRIIRAD. Outre le point CEA1, il estime que beaucoup d’autres endroits du site pourraient être pollués. Et que des travaux pour ouvrir une nouvelle carrière remueraient les sols et entraîneraient l’émission dans l’air de poussières potentiellement radioactives.


La pétition mise en ligne par ce collectif pour « la vérité sur la radioactivité et les pollutions du fort de Vaujours » a été signée par plus de 131 000 personnes, fin février 2015.

 

 

Un constat corroboré par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et son appui technique, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui a identifié la présence de rayonnements bêta. Les appareils de l’IRSN ont enregistré une radioactivité dix à vingt fois supérieure à celle présente naturellement dans la région.

Dès mai 2011, des associations avaient décelé une contamination résiduelle au point CEA1. Le Commissariat à l'Energie Atomique avait alors contesté les résultats obtenus. Les mesures effectuées depuis, à la demande de Placoplatre, n’avaient rien révélé d’anormal.

Il aura donc fallu attendre février 2014, et de nouvelles mesures réalisées cette fois-ci devant la presse et les caméras de télévision, pour mettre tout le monde d’accord sur la contamination du point CEA1.


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En conséquence, une commission de suivi a été mise en place, en juin 2014, par les préfectures de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne. L’objectif est de « créer un cadre d'échange et d'information sur les travaux de démolition menés sur le fort de Vaujours et les projets de reconversion du site ». Les casemates qui servaient de salles d'essais font partie des bâtiments à détruire.

L'appareil utilisé par Christophe Nédélec en mai 2011 pour révéler la contamination résiduelle au point CEA 1.

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« Pas d'expertise indépendante. Pas de débat contradictoire »


Christophe Nédélec, président de l'association les Abbesses de Gagny-Chelles

Le contaminomètre ne s'arrête pas de sonner

Mesure de la radioativité :
difficultés et incertitudes